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Par Lili-A le 25 Août 2008 à 05:21Quel auteur ne s'est jamais posé cette question, de savoir qui il est, derrière ses mots, et ce qu'il restera de lui?
Et Soi Mourra Quand Même...
Lundi matin, 4h17.
Encore une nuit blanche, encore les heures sombres qui
défilent sans sommeil, le tic-tac de mes pensées martelant
mon pauvre crâne.
Encore une fois je suis là, devant cet écran sur lequel je vois
apparaître un à un les mots que je tisse, toile de verbe,
parcourue de non-sens et teintée de cynisme.
Désabusée je suis, et j'aimerai laisser le pouvoir du langage
s'exprimer pleinement, alchimie des pensées et des lettres qui
s'accommodent les unes aux autres, dans un abîme profond
aux
parois capitonnées de velours dans lequel se vautrer, là, à les
regarder seulement s'accorder , se mélanger.
Lire des mots en osmose, percer leur sens pour les ressentir
pleinement, vague presque érotique s'insinuant en nous.
Mais mon esprit bouillonne et bafouille des idées inachevées,
des sensations vite envolées, comme si chaque pensée chassait
l'autre avant qu'elle ait pu réellement exister.
Arrachées à ma tête comme d'une main invisible, jetées là
vulgairement comme on couche une putain sur un drap sale
pour être consommées et si vite oubliées que les charmes
qu'elle vend.
Basse besogne que d'écrire sans talent, que d'aimer sans
amant.
J'ai beau vouloir, ma muse s'est envolée au loin et rien ne
résulte de cette vaine tentative qu'une mixture insipide et
incolore.
J'ai beau lutter, tenter d'exister envers et contre tout,
m'adonner corps et âme au bel art de la plume, qui suis-je
sur ce papier que l'on pourra froisser, déchirer , enflammer
et jeter en pâture aux langues de feu gourmandes d'un âtre
auprès duquel il fait meilleur se réchauffer?
Suis-je seulement cela, un bout de papier usé, sur lequel on
aura peut être aimé se pencher encore et encore mais qui
finira pourtant en combustible?
Pourrais-je caresser l'espoir de nourrir plutôt le feu des
âmes, avec la mienne qui s'offre nue à qui veut me lire, qui
veut m'entendre et me connaître?
Il est des fois où mes mots auront remué la vague, là, au
creux du ventre, et même parfois, où la jetée aura débordé,
laissant couler sur le visage quelques gouttes salées.
Dois-je dire merci? Est-ce ainsi qu'il faut que l'on m'aime?
Je me dois d'accepter l'idée que l'on puisse m'aimer, sans me
connaître, sans même le vouloir, qu'ainsi on n'aime seulement
mon verbe et ce qu'il représente, mais que celle qui émeut
restera anonyme, cachée derrière ses textes, juste un livre
ouvert sur un corps déserté. Déserté? Pas même, inexistant.
Peut-être ne serais-je donc un jour qu'un ouvrage qu'on
parcourt, les mots auront dominé l'être, je ne serais plus
qu'eux, disparue de la réalité dans celle que j'aurais créée.
Aucune image de moi, aucune vision, plus même de sexe, ni
une femme ni un homme, ni même un esprit, simplement des
phrases et des phrases à la pelle que l'on dévore, que l'on
déteste ou qu'on adore, que l'on retient, que l'on vénère aussi
parfois. Je serais les sentiments que certains ne savent
exprimer, je serais l'irréalité que l'on visite en rêve, la peur
irraisonnée que l'on ressent la nuit, les mots que l'on n'ose
dire. Je serais le livre de chevet d'untel, la bête noire des
cancres et des vilains, l'égérie peut être des rêveurs, mais qui
sait si déjà, moi-même, je ne rêve pas?
Serais-je seulement lue de quelqu'un, d'un quelqu'un que
j'aimerais toucher, au plus profond de lui, afin qu'il sache, qui
je suis, qui j'étais, et qui je deviendrais?
Je serais moi, je suis auteur, j'étais quelqu'un et je le reste.
Quelque part sur cette terre, peut-être une trace de moi
subsistera, quoique soit ce moi, quelque forme qu'il prendra,
poussière, charbon, corps ou âme, je serais disséquée,
disséminée aux quatre vents, et j'aurai existé, une minute ou
une heure, pour quelqu'un, pour ces autres, que je frôle
encore parfois, du bout du doigt.
Au moins, j'aurai été élément, dans ce monde que je foule,
que j'écraserais bien quelquefois lorsqu'il blesse.
Chaque chose à sa place, chacune son devenir.
"Je suis élément de ce monde, ce monde est mon élément",
ai-je dis, déjà, il y a longtemps.
J'aurais été aussi insignifiante qu'un souffle quand les siècles
auront passé, mais il aura peut-être porté en lui les germes
d'un second, et l'existence suit son cours, d'un souffle à
l'autre.
Alors, quoique deviendront mes mots, quoique sera le futur
d'après moi, mon passage aura compté, là, juste là.
Un jour où l'autre, la mort viendra tout emporter avec elle,
quelques soient les traces qui subsisteront.
Et Soi mourra quand même...
Ainsi va l'Univers.
Lili-A. ©
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Par Lili-A le 21 Août 2008 à 06:09Il suffit de fermer les yeux, et de commencer le voyage vers ces si petites choses qui font les plus grands bonheurs. Comme par magie, les sensations sont là, nous entraînant au loin.
Ô plénitude!
Essayez, si vous ne me croyez pas!
Odeurs et pensées vagabondes
J'écoute "Les étoiles filantes", et je pense à lui, lui cet ami qui sait parfois tant m'exalter, tant m'agacer aussi...
N'est-ce pas l'étrange et détonant mélange que provoquent toujours en nous les gens que l'on aime le plus au monde?! Comme je ne voudrais revenir en arrière, comme le connaître est un point crucial de mon existence, et le sera encore, au fil du temps, je l'espère, je le sais, je le sens...
Il est absent, il me manque, j'aimerai lui partager ces sentiments directement...
J'aimerai là, maintenant, je ne sais pourquoi, lui dire quelles sont les odeurs qui m'enivrent, oh, et les respirer avec lui...Mais il ne pourrait les sentir comme je les sens, avec tout ce que cela engendre, les souvenirs, les peines et les joies, qui remontent alors à la surface de mon esprit!
Ainsi, quand flotte dans la pièce, ou sur un foulard, le parfum de ma mère, je me sens redevenir une petite fille, fondant alors dans mes vêtements ,comme une Alice croquant le champignon rétrécisseur, de retour en son pays des merveilles... Et j'ai dans la tête des éclats de rire et des baisers ,un "joyeux non-anniversaire", des instants de tendresse, des étreintes poignantes, mais aussi, le détestable mouchoir mouillé à la bouche pour vous essuyer les traces laissées sur les joues par quelque gourmandise ou quelque pirouette en pleine nature...Cet instant où les plus terribles grimaces apparaissaient alors sur mon visage, mais qui me laissent aujourd'hui un sentiment de bonheur intense, plongée au cœur d'un océan d'amour...
L'odeur du Jasmin, elle, m'entraîne au loin, je ferme les yeux et je suis transportée, au beau milieu d'un jardin princier, où se dresse au loin le palais d'un maharajah au front couvert d'un turban aux milles émeraudes...Et je virevolte parmi les fleurs, les hautes herbes et les arbres centenaires...Des papillons s'en viennent se poser sur ma main, je tournoie un instant avec eux, où un rayon de soleil s'en va illuminer l'eau claire d'un bassin, ma robe aux couleurs d'arc-en-ciel caressant mes mollets au rythme de ma joie...
Il y a celle des sous-bois aussi, surtout après la pluie...Mes poumons s'en emplissent et alors, les chênes, hêtres, noisetiers, prennent vie autour de moi, murmurant dans un langage connu d'eux seuls les mots des sages, marmonnant derrière leur bonhommie les secrets des âges anciens...En haut, sur la branche, les fées tiennent probablement entre elles un doux conciliabule, et les champignons abritent d'étranges hôtes qui m'épient, derrière leur fenêtre...Peut-être , si je m'aventure trop loin, serais-je entraînée dans la danse sauvage des farfadets, jusqu'à épuisement?!
Je marche, et l'odeur du bitume, humide et chaud d'après l'orage, vient picoter mes narines...Que de chaudes nuits d'été me reviennent en mémoire, de ces ballades nocturnes d'après la fête, quand il fallait rentrer en douce pour ne pas se faire prendre...La tranquillité de la ville et le souffle du vent, me faisant frissonner sous mon trop fin gilet! Le tumultueux remous de l'adolescence au cœur, les baisers, les caresses qui nous émeuvent encore l'instant d'après, et le désir, son attraction mêlée de honte...
Je ferme les yeux, et rêve à tous ces instants...
C'est si doux.
Lili-A. ©
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Par Lili-A le 21 Août 2008 à 05:44Juste quelques mots, seulement la plénitude que seule peut procurer l'atmosphère d'une forêt.
Juste du bien-être. Seulement ça, Là.
Respire.
Le ciel s'embrase dans un dernier rayon, et le crépuscule s'avance
enfin, où je me sens renaître.
Ma poitrine se soulève tandis que j'emplis mes poumons d'une
grande bouffée d'air pur, de ce parfum de sous-bois qui m'évoque
tant de choses.
Je le hume, le sens pénétrer ma gorge, parcourir ma trachée,
envahir mon thorax et descendre enfin jusqu'au creux de mon
ventre, avant de repartir, chemin inverse, laissant sur mon palais
l'empreinte délicieuse de la nature.
J'aime ces moments de calme, où la moindre caresse du vent est
perçue de tous mes sens ; je fais corps, et âme, entière, avec Dame
Nature, la mère nourricière.
Je suis élément de ce monde, ce monde est mon élément.
Lili-A. ©
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Par Lili-A le 21 Août 2008 à 05:22Vous vous en douterez, je suis quelqu'un d'assez mystique. Je médite régulièrement, et parfois, il m'arrive de m'évader, mais jamais encore une telle chose ne m'était arrivée. Difficile de faire la différence entre le rêve et l'évasion, l'illusion ou le voyage. Toujours est-il que ce soir là, mon esprit s'en est allé bien loin, bien au-delà de toute réalité.
Voyage Astral
Etait-ce un rêve ... ?
Nous marchions tous les deux, où, je n'en sais rien...
C'était assez irréel...
Un tapis de feuilles sous les pieds, les branches des arbres formant
comme un dôme loin au-dessus de nos têtes, un dôme entrouvert
sur une bande de ciel coloré et étoilé à la fois...
Des nuages comme des flèches enflammées venaient zébrer la
voûte céleste à la manière d'étoiles filantes, ça et là, on entendait
les bruissements de la nature alentours.
Etrangement, malgré ce paysage ensorcelant, ce n'était pas ce qui
nous entourait qui était magnifique, magique, mais ce qui
émanait de nous deux, les sentiments, les sensations comme
flottant tout autour de nous, nous enserrant dans leur bulle, qui
rendait tout si merveilleux...
Nous ne parlions pas vraiment, et pourtant nous n'étions pas non
plus silencieux. Nul besoin de mots, nos sensations passaient de
l'un à l'autre, nos pensées...dans une forme de communication
tellement plus riche...
Je glissais ma main dans la tienne, et c'était aérien, presque
éthéré... Une sensation de toucher sans limite, sans barrière de
peau, d'os, ni de chair...
Nous sommes toujours sur ce chemin. Est-ce un chemin? Alors
qu’aucun semblant de tracé n'est présent...Nous avançons
lentement, comme flottant au-dessus du sol. Sans réfléchir, sans
même se perdre, nous sommes là comme si nous y avions toujours
été, comme si ce lieu avait été crée par nous.
Et puis, sans contretemps, sans mouvement entre nous pour
passer d'un état à l'autre, tu es contre moi, mon dos appuyé
contre le tronc d'un arbre.
On s'embrasse et se caresse, il n'y a aucune gêne, aucune barrière.
Tout est simple, calme et apaisant, et pourtant, à la fois fougueux
et survoltant.
Le temps semble avancer à reculons...
Les choses qui nous entourent semblent en suspens, comme
accrochées à notre volonté, au moindre de nos mouvements, en
attente d'un signe de nous...
Et, de même, sans contretemps, sans le moindre geste pour ôter
nos vêtements, sans pause aucune, tu es en moi et nous faisons
l'amour, isolés dans ce lieu qui n'existe que pour nous, si loin de
cet univers, ce tronc d'arbre comme étai.
Tout est absolument...naturel... Comme si nous avions abandonné
derrière nous toute forme de "corruption".
Tout autour de nous est amplifié, aussi...sans être oppressant. Les
sons, les odeurs, les sensations, les gôuts...
Nous sommes corps et âmes plongés dans ce lieu, comme l'un
dans l'autre...
Je me suis éveillée...
Eveillée...?
Je ne sais pas... Je n'ai pas le sentiment d'avoir rêvé...
Il me semble que ceci, je l'ai vécu... Vécu dans une dimension
lointaine, pas dans cet univers qui est le nôtre.
Je suis sortie de ce corps, ce véhicule handicapant, mon moi
éthéré et réel s'en est allé te rejoindre loin de cette réalité
avilissante, là où nous allons quand nous savons nous détacher de
ces concepts matériels...
Involontairement, ou du moins, pas consciemment, tu as su m'y
trouver...
Nous y étions, tous les deux. Je sens encore ces sensations, plus
présentes et plus réelles que celles de ce corps auquel je suis
enchaînée.
Point de doutes...
Un jour peut-être, t'en souviendras-tu?
Lili-A. ©
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