• Tout est dans le titre, bien que, 4 ans et quelques mois après avoir tracé ces mots, je reste persuadée de n'avoir point imaginé cette compagne d'un instant. Je suis sûre qu'aujourd'hui, elle veille toujours sur moi.
    Peut-être vous aussi la connaissez-vous? !


    « Rêverie »



    Ce matin, une créature charmante, issue du plus onirique des mondes, est venu me bercer tandis que j’aspirais à m’endormir.

    J’étais allongée sur mon lit ; un rayon de soleil filtrant à travers les rideaux, reflétant une formidable spirale de grains de poussière multicolores, auxquels l’astre enflammé faisait don de ses lueurs irisées.

    C’est a lors qu’observant la magnificence de cette myriade de diamants minuscules, multitude pailletée, ces petits riens qui donnaient pourtant l’illusion d’un rêve éveillé, j’aperçus, l’espace d’une miette de seconde, le virevolte ment d’une paire d’ailes aux reflets d’arc-en-ciel ! Les yeux écarquillés, j’observais de plus bel, me demandant si mon esprit ensommeillé ne s’était pas joué de ma vue, mais je l’aperçus de nouveau ! Fluette et rieuse, aux mille couleurs, aussi insaisissable qu’une pensée fugitive, elle dansait sous cette pluie de poussières argentées avec une célérité déconcertante, telle que je ne pouvais fixer mon regard sur elle sans la perdre aussitôt… Elle était une ode à la sérénité, inaudible pour une simple mortelle telle que moi, jouée sur des gammes accessibles aux seules élites d’un autre peuple, esthètes du monde de Faërie…

    Petite, je ne croyais pas tant aux fées qu’une fois devenue adulte… Je les avais aimées, certes, baignée dans la douceur des contes lus par la tendre voix maternelle, mais jamais ne m’étais-je posé question quant à leur réelle existence…

    Aussi étrange que cela puisse paraître, chaque jour passé avait fait accroître ma certitude quant à leur présence parmi nous, mais, jusqu’à ce matin, à l’aube de ma vingt-deuxième année, si j’interprétais les espiègleries ou les beautés inattendues de la vie comme étant leur œuvre, jamais encore je n’aurai même osé caresser l’espoir que l’une d’entre-elles vienne me faire don du spectacle de son entrain…

    Dès à présent, lorsque la poussière viendra jouer son ballet de lumière aux confins de mon lit, je t’espèrerai, Amie, toi que je nomme Fée Rêverie…

    J’ai tissé, à l’aide de ma fumée de cigarette, une toile voluptueuse aux reflets nacrés, qui ondule lentement aux rayons du soleil ; un chemin de volutes aux rondeurs mystérieuses, de la souche de mes lèvres jusqu’au bout de la pièce… Elle fuit par la fenêtre, cette toile impalpable, mais par elle, ma fée, tu rejoindras mon ciel…  



    Lili-A.©





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  • C'est ainsi que je l'imagine, enfant gigantesque dont chaque pas fait trembler la terre, se baladant paisiblement, l'air bonhomme, en quête d'un peu d'amusement et nourriture. En opposition à la terreur qu'il inspire à ses proies, au chaos qu'il sème parmi eux, monsieur Troll vadrouille tranquille, chantonnant son plaisir dans un langage primaire.
    Datant de 2004, cette comptine a été adaptée musicalement par un ami, membre du groupe Luenta.


    Ballade d’un Troll



    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    J’ovance a soille de mess pas

    La teur qué tromble a cravasse

    Oun caillass dans ma pogne cochée

    Moi lo troll yo m’en pars chasser…

    Gromph ! Bom ! Gromph ! Bom !

    Gromph ! Bom ! Gromph ! Bom !

    Lè masons s’croulent sos mess pieds

    Da gosses qu’essaillent da s’aclipser

    Mo lo troll a bin affamé

    La sof aussi da sang bin frais…

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    Correz humas et poves bêtses

    Correz varmine la por o vantr

    Lè sang russel su ma babine

    Vos onfants m’omplissent la panse…

    Gromph ! Bom ! Gromph ! Bom !

    Gromph ! Bom ! Gromph ! Bom !

    … … … … … … … … … … …

    … … … … … … … … … … …





    Traduction en vrai français 


    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    J’avance et souille de mes pas

    La terre qui tremble et crevasse

    Un caillou dans mon poing caché

    Moi le troll je m’en pars chasser…

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    Les maisons s’écroulent sous mes pieds

    Des gosses essayent de s’éclipser

    Mais le troll est bien affamé

    A soif aussi de sang bien frais…

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    Courrez humains et pauvres bêtes

    Courrez Vermine la peur au ventre

    Le sang ruisselle sur ma babine

    Vos enfants m’emplissent la panse…

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!

    Gromph! Bom! Gromph! Bom!  

    … … … … … … … … … …

    … … … … … … … … … …





    Lili-A. ©

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  • Vous ne le saviez sans doute pas, mais je suis une animiste! J'aime à penser que la Nature est souveraine, qu'elle est maîtresse de nos vies, et qu'un jour où l'autre, nous humains, paieront le mal que nous lui aurons infligé! C'est donc à elle que j'offre ici ce texte, daté de 2004, tiré des profondeurs de mon esprit.


    Terre et Eau




    Je suis un lit. Un lit usé et seul. Un lit qui rien n'abrite. Desséché, tari, et vide. Je pense et j'attends, depuis l'aube des temps. Que l'Homme passe, il ne me verra pas, creux terreux sans intérêt que plus rien ne nourrit.

    Les feuilles d'automne chutent et virevoltent, atterrissent sur moi où elles s'en viennent pourrir, désagréger puis s'envoler, poussières. Je ne suis pas même une tombe.

    Les jours se ressemblent, les mois et les années passent, les siècles tremblent, mais jamais je ne trépasse...


    Les Hommes ne sont plus. Ils ont cédé la place à Dame Nature la conquérante. J'entends alentours la rumeur de ses rampantes compagnies qui établissent minutieusement, lentement, leurs positions.

    Un siècle passe encore.

    La rumeur s'est faite bruit.

    Née d'un ultime espoir, une larme vient brûler ma gorge plus que déshydratée.

    Une larme?!? Est-ce possible?!?

    ...

    Subitement, je te sens affluer vers moi.

    Tes écumes s’approchent, m'effleurent délicieusement, multitude d'aiguilles venant m'électriser.

    Tu ondules lascivement au dessus de mon être, venant lécher ma chair comme on lèche une plaie. Les vents qui t'accompagnent sont autant de caresses qui balayent mon armure, augmentant ma tourmente.

    Ta salive vient à bout des dernières rouillures et mon ventre palpite, réceptacle de vie.

    En vagues tu t'élances, Eau, et t'insinues en moi.

    Je te sens qui t'agites en multiples ondées, allant fouiller plus loin dans mon immensité.

    Ta voix s'élève, cristalline, abreuvant mes silences et brisant mon mutisme, et un murmure s'arrache à mon gosier aride pour te souffler les mots que me livre l'extase.

    Nos chants s'apaisent enfin. Ton flot se fait plus doux.

    Ta robe chatoyante scintille légèrement et la lune se mire en tes reflets d'argent.

    Tu stagnes, paisible, en moi, t'apprêtant au repos.

    Communiant extatique, je contemple tes courbes abandonnées au creux de mon existence, tandis que lascive et confiante tu t'offres au sommeil.

    ...

    Je suis un lit. Le lit d'une rivière qui m'a fait don de vie. Le lit d'une enchanteresse aux mille et uns visages. Aimant, riant, comblé. Je la veille et la berce, jusqu'à la nuit des temps.

    Quelqu'un approche...

    Chuuttt!!! Il ne faut réveiller l’Eau qui dort.  




    Lili-A. ©



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  • Je pense que chacun a connu ces moments de solitude au sein du couple, moments de dépression difficiles à vivre, mais qui , heureusement, ont pu être dépassés. Texte datant de 2004, écrit lors d'une période trouble.


    Détresse.


    Il est 10h00...

    J'ai erré jusqu'à maintenant, depuis que l'aube est levée, dans la ville, seule, comme un fantôme...

    Invisible aux autres, invisible à moi-même...hantée par des rêves, sont-ils encore les miens, qui s'éparpillent déjà au loin comme les feuilles d'automne...

    Il est 10h00...pas même une minute a passé...j'ai l'impression d'errer au beau milieu de l'éternité...

    Les gens me bousculent, je ne les sens pas... Ils me dévisagent? je ne le vois pas...

    Je suis seule comme eux sont seuls, offerte à un monde putréfié, pétrifié dans l'immobilité...

    La pluie sur mes joues remplace ces larmes qui ne veulent poindre...ces larmes concentrées, étouffées, dans une angoisse qui dévore mon ventre...

    Il est 10h00... Je suis assise sur le trottoir, à deux pas de chez nous...

    Je n'ose entrer...Je n'ose pas non plus m'en aller...

    Toi tu dors...C'est bien...le sommeil occulte bien des choses...Mais le mien ne vient pas...ne vient plus...et quand il vient...Cauchemars, cauchemars, emparez-vous de moi...vous êtes les seuls qui bercez mes nuits...

    Il est 10h00...mais il pourrait être minuit...il pourrait être plus tard ma vie...Il n'est rien, rien qui aille...rien qui veuille dire quoi que ce soit...rien que je puisse expliquer, et pire solutionner...

    Tu ne comprends plus qui je suis...

    Il est 10h00... j'ai mal...

    Te parler ne sert à rien...Tu es si loin...

    Je suis perdue...perdue loin de moi...ou peut-être trop près...

    Je ne sais plus ce que je veux... Je t'aime, je crois, encore... J'ai mal d'être avec toi... J'ai mal d'être sans toi... J'ai peur de rester, et peur de partir...

    J'ai besoin d'être seule...mais ...je suis seule...Ecoute moi...

    Tu ne sais plus me tenir contre toi...

    Il est 10h00... je vais rentrer... Tu dormiras...inconscient de ce qui en moi est à l'œuvre...

    Je te regarderai...pas même attendrie...en colère...et meurtrie...

    J'attendrai que le sommeil daigne me prendre...et j'attendrai demain...un nouvel orage...ou une accalmie...

    Dors...

    Ma détresse ne regarde plus que moi.  



    Lili-A. ©


     



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  • Cela vous est-il déjà arrivé de vous sentir vide et à la fois tellement envahi de multiples pensées que pas une n'est compréhensible, qu'aucun fil n'est démêlable, et c'est comme si des voix terribles grondaient en vous de toutes parts, à tel point que l'on ne sait plus qui l'on est, si l'on est encore vraiment? De ces moments de terrible solitude où l'on semble frôler la folie est venu ce court texte, ces quelques mots.


    Vide- âme



    L’idiotie est un monde ; le mien ne l’est pas moins.


    Silence qui menace…Oh ! Grand bien me fasse !

    Taire ce brouhaha, en moi, ce bruissement d’ailes

    Qui jamais ne soulève que la poussière du vide…

    Âme. Le silence n’est qu’un pas ? Le franchir ? Pourquoi pas…

    Ailes brisées ne s’envolent pas plus loin qu’au-delà.


    Je ne suis plus que bruit ; Animale.


    Mon corps est l’hôte d’un abonné absent.

    Diablerie ! Identité, m’aurais-tu fuit ?

    Convoquez – donc la muse de l’amnésie,

    Il me faut oublier que je suis…

    « Allo ? Amnésie Internationale ?

    En moi n’afflue plus que le sang !

    Ca fait mal, ça fait mal… ».


    Et pourtant…  




    Lili-A. ©



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